Oeuvre
Opéra en cinq actes de Charles Gounod
Livret de Jules Barbier et Michel Carré
d'après le drame homonyme de Shakespeare
Créé au Théâtre Lyrique à Paris, le 27 avril 1867.
Calendrier
Chorégies d'Orange
27 juillet 2002
30 juillet 2002
Distribution
Angela Gheorghiu : Juliette
Anna Steiger : Gertrude
Isabelle Cals : Stephano
Roberto Alagna : Roméo
Lucas Lombardo : Tybalt
Jean françois Lapointe : Mercutio
Alain Vernhes : Comte Capulet
René Pape : Frère Laurent
Nicolas Testé : Grégorio
Eric Martin Bonnet : Duc de Vérone
Mise en scène : Nicolas Joel
Direction Musicale : Michel Plasson
Orchestre National du Théâtre du Capitole de Toulouse
Choeurs du Théâtre du Capitole de Toulouse
Choeurs de l'Opéra de Nice
Choeurs de l'Opéra d'Avignon
Revue de Presse
La Croix - Bruno Serroux - 5 août 2002
Seize mille personnes ont assisté aux deux représentations de Roméo et Juliette, de Charles Gounod proposées par les Chorégies d'Orange. Célèbre mais moins populaire que La Flûte enchantée, le second opéra de cette édition 2002 aura attiré un public plus large que le célébrissime ouvrage de Mozart. Ainsi, la manifestation provençale dirigée par Raymond Duffaut a-t-elle pu combler en cette seule édition la moitié du déficit de 300 000 E cumulé en 2001. Il faut dire que les fameux amants de Vérone immortalisés par Shakespeare étaient incarnés par le couple le plus people du monde de l'opéra, Roberto Alagna et Angela Gheorghiu, dans une production sans surprise pour qui fréquente assidûment le théâtre antique, puisque réunissant l'équipe de vieux routiers émanant du Capitole de Toulouse.
Dans une mise en scène conventionnelle _ mais que faire avec un espace aussi vaste que le mur d'Orange ? _, Nicolas Joël situe sa scénographie au sein de l'univers crépusculaire d'un cimetière aux tombes et caveaux d'après-séisme, ces derniers servant de cadre aux scènes du balcon et de la cellule de Frère Laurent. Cette production aura connu quelques déboires : le soir de la première une cheville foulée pour Alagna durant son combat avec Luca Lombardo-Tybalt et la pluie le soir de la seconde. Mais ces deux incidents n'ont fait que perturber un spectacle qui se sera finalement déroulé dans son intégralité.
Le ténor français s'est imposé dans un rôle qui lui convient particulièrement, se montrant excellent chanteur acteur, jouant aussi finement que possible dans ce vaste amphithéâtre et chantant avec une aisance remarquable, dans toute la largeur de sa tessiture, avec une maîtrise extraordinaire des inflexions de la partition et des nuances (le si bémol aigu tendrement murmuré de la mort de Roméo) de sa voix de lumière, articulant avec une clarté de comédien les mots du livret Barbier et Carré.
Seen and Heard - Franck Cadenhead - July 2002
Mais les vrais lauriers vont au Romeo souffrant (une foulure de la cheville ) qui a chanté avec passion, sans retenue et une précision inouie que cela aurait pu être la performance de une vie. Son affinité avec la langue française - sa langue maternelle - et ses notes d'or sans effort ont rappelé d'autres légendaires interprètes de ce répertoire comme Alfredo Krause. Le public a clairement apprécié son engagement artistique et la performance ressentie et a vivement encouragé quand il fut porté en triomphe à la fin.
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