Roberto Alagna

Roberto Alagna

PAGLIACCI - VIENNE

L'oeuvre

 

Pagliacci 

Opéra italien en deux actes de Ruggero Leoncavallo

Livret de Ruggero Leoncavallo
créé au Teatro Dal Verne à Milan, le 21 mai 1892 
 

Calendrier

 

Wiener staatsoper 

 

30 octobre 2020

02 novembre 2020

05 novembre 2020

09 novembre 2020

12 novembre 2020

Distribution

 

Aleksandra Kurzak - Nedda

Roberto Alagna - Canio

Ambrogio Maestri - Tonio 

 

Marco Armiliato - Direction Musicale 

Jean-Pierre Ponnelle - Mise en scène 

 

Orchestre et choeurs de l'Opéra de Vienne 

 

 

Revue de Presse

 

Wanderer - Guy Cherqui - 30/10/2020

 

❝Ce soir, Roberto Alagna fut d’une vérité déchirante. Ses qualités initiales, son timbre encore aussi lumineux, sa diction, son engagement sont toujours là, avec une joie de chanter qui transpirait dès ses premiers mots. Son expressivité tire les larmes parce que le soleil de la voix fait aussi ressentir la couleur du drame. L’ombre portée d’Otello qu’on entend évidemment derrière ce Canio rend Alagna encore plus déchirant, encore plus vrai, sans jamais exagérer, avec le naturel de l'évidence. Son 'Vesti la Giubba' bouleversant a déchaîné une ovation où des bis fusaient. Parmi les interprètes exceptionnels, inoubliables de ce rôle, parmi ce défilé de diamants, Alagna a sa place, avec sa singularité, qui s’appelle le naturel, la simplicité et l’énergie. Quel moment !❞

 

EXTRAIT : « Quand l’opéra est une fête. Ce vendredi soir était un îlot de joie, de retrouvailles avec le beau chant et l’opéra : enthousiasme et sourire de l’opéra vécu comme une fête. Merveilleuse, exceptionnelle soirée. 
Roberto Alagna vrai ténor lyrique au départ a abordé depuis plusieurs années des rôles plus lourds comme Otello ou Samson, rien d’étonnant à le voir chanter Canio, pour la première fois à Vienne où il a chanté à peu près tous les grands rôles de ténor italiens ou français.
Qu’il me soit permis d’évoquer un souvenir très personnel : il se trouve que j’ai assisté en 1989 à l’audition pour Traviata qu’il donna, tout jeune espoir du chant, dans la salle de la Scala de Milan, sous l’œil attentif de Riccardo Muti. Pour parodier Flaubert, « ce fut comme une apparition », déjà une incroyable clarté dans la diction et l’expression, déjà ce timbre juvénile et frais, déjà cette couleur solaire. Il ne faisait aucun doute que dans cette distribution jeune que Muti recherchait, il serait Alfredo parce qu’il était Alfredo. C’était une évidence.
Et en l’écoutant ce soir à Vienne, en écoutant encore ce timbre, cette diction, cet engagement, on se disait que les qualités initiales étaient encore là, à 57 ans avec une joie de chanter qui transpirait, dès ses premiers mots. 
Évidemment il gratifie d'un « Vesti la Giubba » bouleversant, incarnation du clown détruit avec une voix encore aussi lumineuse, une expressivité qui tire les larmes parce que le soleil de la voix fait aussi ressentir la couleur du drame : on entend évidemment Otello derrière ce Canio, qui est sans doute le modèle de Leoncavallo : qu’elle soit justifiée ou non, la jalousie est un moteur mortifère à l'opéra, comme la brûlure d’un soleil crépusculaire. Si Carmen plane au-dessus de Cavalleria et un peu au-dessus de Pagliacci à cause de Nedda, Otello plane au-dessus de Pagliacci, jusqu’aux finesses dramaturgiques du début avec son chœur initial d’où va émerger Canio déclarant son amour si exclusif pour Nedda, un peu comme du chœur va émerger Otello pour son Esultate : bien sûr le propos est différent, mais la mise en relief dramaturgique est voisine. 
Cette ombre portée d’Otello rend Alagna encore plus déchirant, encore plus vrai, et sans jamais exagérer, avec le naturel de l'évidence. Pouvait-il en être autrement ? Alagna a déchainé une de ces ovations dont seule Vienne à le secret, où des « bis ! » fusaient. On oubliait tout, Covid, masques, jauge réduite et on était à l’opéra, dans cet instant suspendu où tout s’efface quand le chant est exceptionnel. 
Ce soir, Alagna fut d’une vérité déchirante. Parmi les interprètes exceptionnels, inoubliables de ce rôle, parmi ce défilé de diamants, Alagna a sa place, avec sa singularité, qui s’appelle le naturel, la simplicité et l’énergie. Quel moment ! »

 

 

Merker online - Peter Skorepa - 30/10/2020

Pagliacci est devenu le succès de la soirée. Le couple de protagonistes calabrais, Alagna et Kurzak, a chanté et joué comme s'ils devaient prouver que l'Art de l'Opéra ne doit pas périr. Alagna dans le rôle de Canio : une interprétation vocale passionnante et un exploit vocal, complétés par un jeu d'acteur extrêmement dramatique
 
 
EXTRAIT (de l'allemand) : "La commedia è finita ! Il ne fait aucun doute que, ce soir-là, le sentiment d'un deuxième confinement et la rumeur de l'interruption des spectacles dominaient déjà la scène. Cela devint une certitude par la suite : le couple de protagonistes calabrais Alagna et Kurzak chantait et jouait dans "I Pagliacci" de Leoncavallo comme s'ils devaient prouver que l'opéra ne doit pas périr. Et ils y ont également réussi avec leurs collègues. Le Pagliacci de Leoncavallo est devenu le succès de la soirée. [...] Roberto Alagna interprétait le rôle de Canio pour la première fois à l'Opéra d'État de Vienne : une interprétation vocale passionnante, une réussite vocale dans le juste équilibre entre l'expression verisme et le bel canto italien, complétée par un jeu d'acteur extrêmement dramatique.  [...] Un grand bravo final malgré l'auditoire aminci par le covid".
 
 
 

Opera-Online.com - HelmutPitsch - octobre 2020

"Roberto Alagna se glisse dans le rôle de Pagliacci et se fait longuement applaudir pour son aria "Vesti la giubba". Par la suite, il façonne le rôle avec dévouement et passion. Sa voix semble bien reposée et puissante. Même dans sa jalousie de plus en plus folle, il maîtrise sans effort les aigus et tourbillonne furieusement sur la scène. (...) Une merveilleuse soirée italienne comme un baume pour l'âme avant que le public enthousiaste et les artistes méritants ne soient confinés. "  
 

Die Presse - Walter Weidringer - octobre 2020 

"Alagna donne libre cours à son pathos sentimental et fait ainsi bonne impression : après "Vesti la giubba" et les sanglots qui s'ensuivent, le public a acclamé sa performance pendant plusieurs minutes. Alagna ne craint pas l'engagement total et réussit avec un élan dramatique à monter jusqu'aux notes de tête traditionnellement intégrées". 
 
 

Der Standard - Stefan Ender - octobre 2020 

❝Tenor Roberto Alagna a réalisé un Canio plein d'énergie. (...) Roberto Alagna a été applaudi par le public - y compris la veteran star Plácido Domingo - avec une acclamation plus longue pour le tube de la soirée, ′′ Ridi pagliaccio... Dans le cadre de l'opéra en un acte de Leoncavallo, Alagna (57) a impressionné par son portrait animé du comédien central Canio. Vocalement, le ténor star rappelle un peu Udo Jürgens : le personnage a lentement accès à la perspective globale de son timbre et ajoute des aspects intéressants à la pure beauté ici et là.❞
 

Onlinemerker - Karel Masek - octobre 2020

 
❝Avec Roberto Alagna dans le rôle titre, "Pagliacci" avait un Canio qui, avec une fièvre croissante, atteignait des limites mentales absolues. Son impulsion a porté la deuxième partie de la soirée. [...] Des applaudissements puissants et reconnaissants ! ❞
 
 

Onlinemerker - Dominique Troger - octobre 2020

 
❝"Pagliacci" était aussi très intense, Roberto Alagna dans le rôle de Canio était le centre de la représentation, avec beaucoup d'applaudissements après son aria et ses sanglots. De plus, comme Canio, Alagna reste assez élégant pour savoir que le but n'est pas seulement de chanter à haute voix. En fin de compte, cet opéra vit de l'intensification du jeu des acteurs et lorsque le public tremble pour Nedda dans le final et désespère de la folie de Canio - comme ce soir - tout est gagné. Roberto Alagna est également parvenu à aller au fond des choses avec "La commedia è finita", exprimant le plus haut niveau d'émotion et son déclin simultané, saisissant le point culminant où le drame se transforme complètement pour revenir à la vie réelle [...]
 
 

Toute la Culture - Paul Fourier - 3 novembre 2020

 
❝ Canio superlatif, un rôle devenu aujourd’hui le sien ; exclusivement le sien, sommes-nous tentés de dire, tant chaque note, chaque phrase atteint la perfection. Il est le Canio indétrônable de notre époque. Son ‘Vesti la Giubba’ fit passer dans les rangées du théâtre un souffle de joie pure face à l’art du saltimbanque qui donne tout à son public❞ 
 
EXTRAIT : « La grande tradition d’excellence de l’Opéra de Vienne, la magnifique simplicité de la belle et grande interprétation. Face à [Nedda], se tient le superlatif Canio de Roberto Alagna. L’on sait à quel point ce rôle lui est cher (l’occasion de relire son interview en trois parties), ne serait-ce que par l’admiration qu’il porte à Enrico Caruso, interprète légendaire. Mais, aujourd’hui, ce rôle est devenu le sien ; exclusivement le sien, sommes-nous tentés de dire, tant chaque note, chaque phrase d’un rôle finalement court, mais dans lequel il est aisé de s’abîmer ou de se consumer, atteint la perfection. Il est le Canio indétrônable de notre époque à un point tel que l’on ne peut qu’admirer comment lui, Roberto Alagna, personnage qui, dans la vie, transpire gentillesse et générosité, parvient à condenser ainsi, dans ce petit frère d’Otello, autant de rage jalouse et de volonté criminelle. 
 
L’air ‘Vesti la giubba’ - ce moment de délire, l’un des passages clés du rôle, celui où justement Canio bascule dans la folie - atteint, ce soir, un tel niveau que le public du Staatsoper lui a réservé une inouïe et interminable ovation. Bien sûr, ceux qui attendaient un bis en auront été pour leurs frais, car Roberto n’en fait jamais, mais, dans les rangées du théâtre, l’on sentit alors passer un souffle de joie pure face à l’art du saltimbanque qui donne tout à son public.
 
Plus tard, devenu bête sauvage intraitable, prêt à tuer Nedda, ce Canio, rétablissant la volonté de Leoncavallo, clôturera l’opéra par la fameuse phrase « la commedia è finita », et heureusement, dans cette période troublée, l’on sait qu’elle est loin d’être finie, car Roberto et les beaux artistes de ce monde ont tant de choses à offrir à la comédie comme à la tragédie.
Si la phrase sonna aussi comme une prémonition alors que la dernière représentation avant confinement – à l’issue de laquelle les artistes se sont retrouvés bloqués dans l’opéra – allait, trois jours après, se dérouler sur fond d’attentat dans la capitale autrichienne, elle fit souffler un vent d’optimisme, celui d’être toujours accompagnés par ces artistes admirables qui travaillent, répètent, résistent contre vents et marées et continuent à remplir leur beau rôle de saltimbanques afin d’égayer des vies décidément bien empoisonnées par une actualité si anxiogène. »
 
 

Seenandheard-international.com - Jim Pritchard - 3 novembre 2020

 
❝ Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak sont mémorables dans le Pagliacci de Vienne lors d'une triste nuit pour la ville. Alagna est au sommet de ses pouvoirs artistiques et avec une voix glorieuse. ❞ 
 
EXTRAIT : ′′ Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak sont mémorables dans le Pagliacci de Vienne par une triste nuit pour la ville. J ' ai apprécié cette Pagliacci plus que toute autre pendant de nombreuses années. Je n'ai jamais vu Canio et Nedda agir et chanter mieux que Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak lors de leurs débuts dans la Vienne.
 
Alagna est au sommet de ses pouvoirs artistiques et s'est totalement engagé à la vérité de tout ce que son personnage cocu a enduré. Pendant la pièce Canio / Pagliaccio doit chanter comme un Otello tout en ayant (de la même façon) à agir chaque moment vert. Alagna était d'une voix glorieuse : c'était un son de ténor lyrique à gorge ouverte et émotive avec des notes top caractéristiquesment vibrantes. Son ′′ Vesti la giubba ′′ était profondément affectueux et n'avait pas besoin de rappel à juste titre, même si l'audience viennoise socialement éloignée en demandait un.
 
Ce Cav & Pag est à nouveau diffusé le 12 novembre et je pourrais bien regarder Pagliacci à nouveau car il vivra longtemps dans ma mémoire, même s'il est impossible d'ignorer les circonstances dans lesquelles il a été interprété."
 

Galerie

 

 



20/09/2020