Oeuvre
Opéra en 2 actes de Ruggero Leoncavallo
Créé le 21 mai 1892 au Teatro dal Verme à Milan
Distribution - Calendrier
Metropolitan opera New York
21 janvier 2016
25 janvier 2016
Interrompu pour reprendre le rôle de Des Grieux de Manon Lescaut
Mise en scène : Sir David McVicar
Décors : Rae Smith
Costume : Moritz Junge
Lumières : Paule Constable
Choregraphe : Andrew George
Vaudeville Consultant : Emil Wolk
Nedda : Barbara Frittoli
Canio : Roberto Alagna
Tonio : George Gagnidze
Silvio : Alexey Lavrov
Orchestre et Choeur du Metropolitan Opéra
Direction musicale : Fabio Luisi
Annonce du Metropolitan Opera
CHANGEMENT DE DISTRIBUTION | PAGLIACCI > MANON LESCAUT | En raison d'une annulation annoncée aujourd'hui, le Metropolitan Opera met à jour la distribution de ses productions actuelles et à venir. En conséquence, Roberto Alagna bouleverse son agenda et se produira - pour la première fois sur scène - dans le premier rôle masculin de "MANON LESCAUT" de Puccini, pour 9 représentations, du 12 février à 11 mars 2016.
Afin de préparer le rôle du Chevalier Des Grieux et cette prise de rôle imprévue et à brève échéance, il se retirera de son engagement dans la production actuelle de Pagliacci qui se poursuit et où il interprétait Canio.
Mise en scène par Richard Eyre, cette production de Manon Lescaut est une collaboration entre le Met et le Festival de Baden-Baden, où elle fut créée en 2014. Roberto Alagna apparaîtra aux côtés de Kristine Opolais dans le rôle-titre, sous la baguette de Fabio Luisi.
Revue de Presse
New York Times - Corinna da Fonseca-Wolheim - 25/01/2016
“M. Alagna a su développer une intensité, une ardeur et un élan impressionnants”
“Jeudi le public du Metropolitan Opera a bien sûr applaudi à la fin de “Vesti la giubba”, un moment crucial dans le Pagliacci de Leoncavallo. Dans la peau du clown Canio, trompé et le cœur brisé, le ténor Roberto Alagna a donné à son aria une interprétation emplie de désespoir auto-destructif, tutoyant de sa voix puissante le point de rupture. Mais quand les applaudissements ont éclaté, il se retourna brusquement et fixa la foule d’un regard de pâle effroi. Ce fut un moment inconfortable, mais puissant, qui ramena brusquement au drame des souffrances intimes accumulées sous la pression de toute une vie de scène. De ce seul regard traqué, M. Alagna a rendu le public complice des événements meurtriers qui s’ensuivent. […] Au fil de l’opéra, que M. McVicar a parsemé de Vaudeville tapageur et distrayant, M. Alagna a su développer une intensité, une ardeur et un élan impressionnants. »
Staggebuddy.com - Roark Littlefield - 21/01/2016
“Suprêmement bien interprété”
“Ce Pagliacci fonctionne vraiment bien. Les artistes incarnent avec succès les personnages terriens typiques du cinéma italien d'après-guerre [...] La caractérisation de Canio dans son costume et son maquillage de clown, bien qu’éloignée de son image traditionnelle (il est assez Chaplinesque), est déchirante à souhait et parfaite pour le personnage et pour le grand air, «Vesti la Giubba", dont l’illustre texte est toujours chanté comme un crève-coeur. Le ténor Roberto Alagna interprète cet aria suprêmement bien de bout en bout, devant un rideau bleu éclatant qui figure la théâtralité de ce qui lui arrive".
Newyorkclassicalreview.com - Eric Simpson : "Une grande soirée pour les ténors dans le 'Cav&Pag' du MET - Le Canio d'Alagna est excellent "
"Pagliacci vaut la peine d'attendre. [...] Il s'agit d'une production fort sympathique, animée et plaisante, mais qui monte en tension de façon constante dès les premières mesures. Roberto Alagna possède la puissance et la personnalité charismatique nécessaire pour porter l'œuvre. [...] La scène finale se révèle haletante, palpitante. Les cinq dernières minutes de cette partition, dans laquelle la tension intrinsèque de l'œuvre arrive enfin à son paroxysme, est parmi les plus fascinantes du répertoire, et le ténor a su y maintenir une énergie furieuse même lorsque le tempo fléchissait. Il en est de même dans la plupart des dimensions de son chant en réalité - "Vesti la giubba" a été prise à ce même train de sénateur, mais l'intensité qu'il a été en mesure de maintenir dans sa voix, combinée avec sa présence dramatique déjantée, rend cette interprétation superbe. Il n'est en rien surprenant que le Canio d'Alagna soit excellent; Nous sommes en présence de l'un des plus grands ténors du monde chantant l'un des grands rôles de ténor, avec lequel il est en outre très familier. "
PAGLIACCI | CHRONIQUES additionnelles à propos de la prestation de Roberto dans le rôle de Canio au Metropolitan Opera
"Pagliacci culmine avec l'immensément talentueux ténor Roberto Alagna dans le rôle du clown cocu Canio" (Paul du QUENOY pour ConcertoNet - 28/01/2016)
"Roberto Alagna se montre solide comme un rock dans le rôle de Canio. Il chante avec une musculature farouche et un petit peu trop de volume au début, mais compose une brillante «Vesti la giubba" ainsi qu'une scène finale terrifiante emplie de hargne."(Robert Levine pour Bachtrack - 26/01/2016).
Interview
Propos recueillis par Philipp Brieler pour le Metropolitan Opera de New York | "Chanter : une expérience sacrée"
En janvier, Roberto Alagna incarnera Canio dans la production de PAGLIACCI signée Sir David McVicar, donnée pour la première fois la saison dernière et présenté en diptyque avec Cavalleria Rusticana. Le ténor français explique à Philipp Brieler du Met en quoi "chanter l'opéra est quelque chose de divin".
PAGLIACCI de Leoncavallo, à partir du 21 janvier au Met > http://www.metopera.org/Sea…/2015-16-Season/cav-pag-tickets/
* L'image de Canio, le clown au cœur brisé, est l'une des figures les plus reconnaissables à l'opéra. En quoi aimez vous jouer ce personnage?
"Vous savez, comme Canio, chaque artiste a des problèmes personnels qu'il se doit de surmonter. Lorsque vous avez des problèmes, quand vous n'allez pas bien dans votre vie personnelle, vous devez tout oublier dès lors que vous montez sur scène, parce que les gens ont payé leur billet et vous devez leur donner le meilleur de ce que vous avez dans votre âme à cet instant précis. Telle est l'histoire de Canio. Et voilà pourquoi je suis toujours très ému quand je l'interprète. Je pense que Canio est un des personnages les plus puissants de l'opéra. Il est très proche de l'état d'esprit et du tempérament d'un artiste. Et bien sûr, la musique de Pagliacci est également un chef-d'œuvre, par son orchestration, sa mélodie, dans toutes ses dimensions."
* Vous avez chanté plus de 100 représentations au Met, des rôles lyriques comme Nemorino au début de votre carrière jusqu'à Don José et Cavaradossi plus récemment. Comment comparer ces compositions à un rôle vériste comme celui de Canio?
"Je ne pense jamais à cela dans mon chant. J'essaye de suivre l'exemple de l'ancienne génération. Les grands chanteurs du passé chantaient tout avec la même voix - Caruso, Gigli, Bergonzi, Schipa. Ils ont couvert un énorme répertoire et passaient très rapidement des rôles lyriques aux rôles dramatiques, du 'spinto' au 'di grazia'. Ce n'est pas facile mais j'essaye de faire la même chose. Je chante l'opéra depuis plus de 32 ans maintenant et je suis heureux d'être encore capable de le faire. Je viens de chanter Tosca il ya deux jours, et la semaine précédente j'étais dans L'Elisir d'Amore. Et juste avant cela, dans Vasco da Gama [de Meyerbeer], qui est tout à fait un rôle de spinto. Je tente de passer ainsi d'un rôle à l'autre parce que c'est bon pour la voix et pour entretenir sa souplesse, son agilité et sa clarté."
* La production de David McVicar de Pagliacci, qui situe l'action en 1949, est très physique, surtout la scène de la représentation dans la représentation, où il y a beaucoup d'actions burlesques. Est ce que vous vous réjouissez d'aborder cet aspect de la prestation ?
"Oui, j'adore jouer, me transformer, devenir physiquement mon personnage. Enfant, j'étais très timide, et quand vous êtes timide, il est toujours bienvenu d'être quelqu'un d'autre. J'ai seulement vu des photos de cette production, mais j'aime son esthétique et les costumes. Cela ressemble un peu au Zampanò de Fellini [à La Strada]. J'ai travaillé avec David McVicar plusieurs fois. Nous avons une bonne complicité et partageons beaucoup de bonnes idées. Je vais essayer de mettre quelque chose de moi-même dans la production. C'est ce qu'il faut pour être crédible, et je suis sûr que je peux créer quelque chose qui suit la vision de McVicar. J'aime travailler avec lui en ce sens qu'il est très ouvert au dialogue, et qu'il vous donne sa confiance. Les grands réalisateurs sont comme ça. J'ai beaucoup chanté Pagliacci dans des mises en scène très traditionnelles, donc je suis impatient de le faire dans un autre état d'esprit. Peut-être que quelque chose va changer. Chaque jour, votre personnage, votre personnalité est influencée par votre expérience de vie. Maintenant que j'ai une nouvelle vie, un nouveau bébé, et que je suis marié à nouveau [à la Soprano Aleksandra Kurzak], je suis un autre homme. Il est très intéressant de revenir à Canio en ce moment."
* Lorsque vous êtes sur la scène du Met, en particulier dans un rôle comme Canio, qui a été si marqué par Caruso, qu'est ce que cela vous fait de penser à tous les ténors célèbres venus avant vous? J'imagine que cela peut être ressenti comme une source d'inspiration, mais aussi comme une certaine responsabilité?
"Tout d'abord, je suis un passionné ! Et l'opéra est ma passion. Bien sûr, quand je suis au Met je pense à tous les chanteurs qui ont chanté ici avant moi. Mais pour moi, c'est comme un héritage. Un privilège. Je dois avoir la foi et la confiance d'être capable de bien chanter, parce que si vous ne disposez pas de cela, il est impossible de donner quoi que ce soit à l'auditoire. Vous devez croire en cet art et respecter tout le monde, les chanteurs du passé, d'aujourd'hui, vos collègues et le public. Chanter l'opéra est quelque chose de divin. Pour moi, c'est comme une religion. Le théâtre est comme un temple. Donc, je me sens très chanceux d'avoir ce privilège d'être sur scène et de suivre les traces de ces merveilleux chanteurs du passé."
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