MANON LESCAUT - Puccini - New York
Oeuvre
Manon Lescaut
Drame lyrique en quatre actes de Giacomo Puccini
livret de Luigi Illica, Giuseppe Giacosa et Marco Praga, d’après le livre de l'Abbé Prévost
l'éditeur Giulio Ricordi et le compositeur lui-même contribuèrent à la création du livret.
créé le 1er février au Teatro regio de Turin
Annonce
CHANGEMENT DE DISTRIBUTION | PAGLIACCI > MANON LESCAUT | En raison d'une annulation annoncée aujourd'hui, le Metropolitan Opera met à jour la distribution de ses productions actuelles et à venir. En conséquence, Roberto Alagna bouleverse son agenda et se produira - pour la première fois sur scène - dans le premier rôle masculin de "MANON LESCAUT" de Puccini, pour 9 représentations, du 12 février à 11 mars 2016.
Afin de préparer le rôle du Chevalier Des Grieux et cette prise de rôle imprévue et à brève échéance, il se retirera de son engagement dans la production actuelle de Pagliacci qui se poursuit et où il interprétait Canio.
Mise en scène par Richard Eyre, cette production de Manon Lescaut est une collaboration entre le Met et le Festival de Baden-Baden, où elle fut créée en 2014. Roberto Alagna apparaîtra aux côtés de Kristine Opolais dans le rôle-titre, sous la baguette de Fabio Luisi.
Les dates des représentations sont données ci-dessous. Radiodiffusion en direct sur SIRIUS le 12 février, le 24 février, le 1er mars et au CINEMA en direct le 5 mars 2016 dans le cadre du programme HD Live du Met.
Calendrier
12 février 2016*
15 février 2016
18 février 2016
27 février 2016*
01 mars 2016*
05 mars 2016**
08 mars 2016
11 mars 2016
* retransmission directe en radio
** retransmission directe au cinéma
Distribution
Manon Lescaut : Kristin Opolais
Lescaut : Massimo Cavaletti
Chevalier Renato Des Grieux : Roberto Alagna
Geronte di Ravoir : Brindley Sherratt
Orchestre et choeur du Metropolitan Opera de New York
Direction Musicale : Fabio Luisi
Revue de Presse
The New York Times - Michael Cooper - 10/02/2016 "Alagna appelé en remplacement de dernière minute dans Manon Lescaut" - Découvrez l'article publié aujourd'hui relatant "comment Roberto Alagna a dû apprendre Manon Lescaut en deux semaines"
Classicalvoiceamerica.org - Leslie Kandell : "Phrases flamboyantes, aigus étourdissants, points d'orgue caressés... De l'or en barre"
"[...] La meilleure de ces surprises a été la prise de rôle impromptue du ténor Roberto Alagna, remplaçant précipitamment Jonas Kaufmann dans le rôle du chevalier des Grieux. Étonnamment, cela fait déjà la quatrième fois qu'Alagna assure un "plan de sauvetage" de dernière minute pour le Met au cours de sa carrière. Il méritait bien l'insert de remerciement glissé dans le programme imprimé, louant son "héroïsme coutumier". Renonçant à ses dernières apparitions dans Pagliacci en Canio (à la demande expresse du Directeur général Peter Gelb), Alagna a mis la gomme pour préparer des Grieux et a dominé le rôle. Il est dans ses cordes : les phrases flamboyantes, les aigus étourdissants, les points d'orgue caressés ; de quoi rappeler que ce rôle fut au répertoire de Caruso. Dès qu'Alagna sera complètement à l'aise avec la mise en scène, c'est de l'or en barre, garanti [...] Parmi les rôles masculins, ce fut la soirée d'Alagna. Sa performance "de secours" s'est révélée payante, pour lui-même et pour la production. Une très belle surprise."
The Huffington Post - Wilborn Hampton : "Excellente prestation ; une vraie alchimie; un véritable exploit, remarquable et heureux pour le public du Met"
"Puccini déverse énormément de passion, de désir, et de désespoir dans sa partition, et Opolais et Alagna offrent des prestations excellentes qui en font ressortir toutes les nuances. Leurs duos sont tendres et touchants, et chacun brille dans ses arias respectifs, Opolais particulièrement dans "In quelle trine morbide" du 2eme acte et son final "Sola, perduta, abbandonata" et Alagna dans son " Donna non vidi mai" d'ouverture [...]
Les rôles de Manon et Des Grieux furent un véritable aimant pour les grands chanteurs du passé. Kirsten, Albanese, Tebaldi, et Scotto, toutes ont interprété le rôle-titre au Met, et Callas en a fait un enregistrement mémorable même si elle ne l'a jamais chanté sur scène. Quant à Des Grieux, Caruso, Bjorling, Tucker, Domingo l'ont incarné.
Opolais et Alagna peuvent ajouter leurs noms à la liste des duos du Met qui auront marqué ces rôles. Il y a une véritable alchimie entre eux, et étant donné les circonstances [un retrait à la dernière minute] qui ont amené Alagna sur scène pour cette nouvelle production, ce n'est pas un mince exploit. Peter Gelb, l'habile directeur général du Met, a convaincu Alagna de renoncer à ses dernières représentations en tant que Canio dans Pagliacci pour effectuer le remplacement de Des Grieux dans Manon Lescaut, un rôle qu'il n'avait jamais chanté auparavant sur scène, effectuant ainsi une prise de rôle avec seulement 16 jours de préavis. C'est un tour de force remarquable, et heureux pour le public du Met ainsi que tous ceux qui verront la production dans les salles de cinéma du monde entier ".
The New York Times - Anthony Tommasini : "Une prestation ardente et passionnée dans le rôle de des Grieux"
"Avec courage, détermination et une bonne dose de saine ambition, le ténor Roberto Alagna a sauvé la nouvelle production du Metropolitan Opera de "Manon Lescaut" de Puccini, qui ouvrait ce vendredi soir. [Devant la nécessité de trouver un tenor remplaçant pour interpréter des Grieux], le directeur général du Met, Peter Gelb, s'est tourné vers M. Alagna, qui n'a jamais chanté le rôle . Avec seulement 16 jours pour préparer une partition majeure de Puccini pour une importante nouvelle production, M. Alagna, qui se produisait dans "Pagliacci" au Met, a accepté de s'en charger.
M. Alagna avait de quoi être nerveux vendredi. Il est apparu un peu tendu au début, mais progressivement il s'est échauffé et a donné une prestation passionnée et ardente dans le rôle de des Grieux, cet étudiant volage d'Amiens, en France, populaire parmi ses amis et séducteur de la gente féminine. Mais sa vie bascule après avoir jeté un regard à la sensuelle Manon Lescaut dont, incontrôlable, il tombe fou amoureux.".
Forum Opera - Christian Peter : Standing ovation au Met pour Roberto Alagna
La nouvelle production de la Manon Lescaut de Puccini retransmise en direct du Met dans les cinémas ce samedi 5 mars et déjà vue à Baden-Baden en 2014, transpose l’action dans les années 40, plaçant ainsi les personnages dans une époque troublée, en accord avec l'intrigue. Pourquoi pas ? Sauf que dans ce contexte la déportation de l'héroïne en Louisiane paraît tout à fait incongrue.
Le rideau se lève sur la terrasse d’un café fréquenté par des jeunes gens et des soldats. Au second plan, la gare où Manon arrivera, à droite une auberge. Le deuxième acte se situe dans le somptueux hôtel particulier du collabo Géronte où trône, au centre, un escalier monumental et à gauche une colonne ornée de bas-reliefs licencieux. Au trois, une prison occupe le premier plan. Derrière elle on aperçoit la proue d’un navire. Le dernier acte enfin se déroule non pas dans un désert mais dans les décombres d’un immeuble détruit par les bombardements. Sir Richard Eyre qui avait déjà signé la mise en scène de Carmen filmée in loco en 2010 avec Elina Garanca et Roberto Alagna, propose une direction d’acteurs aussi habile que précise. Il n’est pas un geste qui soit laissé au hasard, tout dans le jeu des acteurs concourt à une parfaite lisibilité de l’action.
Au pupitre, Fabio Luisi propose une direction d’une rare intensité dramatique. Dès les premières mesures, on comprend que la soirée sera exceptionnelle d’un point de vue musical.
Les seconds rôles n’appellent que des éloges, en particulier Zach Borichevsky qui effectue des débuts remarqués au Met dans le rôle d’Edmondo tout comme la jeune soprano française Virginie Verrez, impeccable dans le rôle travesti du musicien.
Brindley Sherratt campe un Géronte libidineux et vindicatif à souhait tandis que Massimo Cavaletti déçoit dans le rôle de Lescaut. La voix ne manque pas d’atouts mais la caractérisation du personnage n’est guère concluante.
Kristine Opolais possède un physique d’actrice de cinéma ce qui constitue un avantage pour une retransmission sur grand écran. La robe moulante qu’elle porte au deuxième acte évoque les stars de la grande époque d’Hollywood. Son jeu très convaincant est à la hauteur de son apparence. Et la voix ? Force est de reconnaître que le timbre n’a rien d’exceptionnel et que le registre grave est insuffisant. Si l’on ferme les yeux lorsqu’elle chante « In quelle trine morbide » on s’aperçoit qu’elle n’exprime pas grand chose. Il faut attendre le dernier acte pour que l’émotion soit enfin au rendez-vous et qu’elle s’investisse dans son personnage. Sans doute galvanisée par son partenaire, elle livre un « Sola, perduta, abandonata » poignant tout comme ses dernières répliques.
Il en va tout autrement, on l’aura compris, du Des Grieux de Roberto Alagna qui se hisse d’emblée au niveau des plus grands titulaires du rôle. Son incarnation est tellement aboutie qu’on a du mal à croire qu’il a appris la partition en catastrophe pour remplacer Jonas Kaufmann souffrant. Sa silhouette, tout comme sa façon de se mouvoir en scène évoquent le jeune étudiant qu’il est censé incarner. C’est à peine si les gros plans trahissent le passage des ans. En grande forme vocale, le ténor nous livre une prestation miraculeuse où son tempérament latin fait merveille. Jeune homme romantique au premier acte, amant passionné au deux, désespéré aux trois et quatre, tous les affects du personnage sont caractérisés avec une sincérité, une spontanéité qui forcent l'admiration. Comment ne pas avoir la larme à l’œil lorsque ce Des Grieux supplie avec des accents déchirants le commandant du navire de l’emmener avec lui ou se lamente devant l’agonie de Manon ? C’est par une ovation debout que le public new-yorkais a salué cette performance au rideau final.
Opéra Magazine - Patrice Henriot : « Le couple central Manon/ Des Grieux offre une prestation de grande tenue. Réussite incontestable. »
MANON LESCAUT (12/02/2016) | CHRONIQUE par Bryan Buttler pour phillymag.com - Bryan Buttler - 15/02/2016
"Manon Lescaut est un triomphe"
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