Roberto Alagna

Roberto Alagna

CONCERT A L EGLISE SAINT SULPICE - PARIS

Programme

Ave Maria (Schubert)

Panis Angelicus (Franck)

Agnus Dei (Bizet)

 

Intermède au Piano - Ave Maria (Bach/Gounod)

 

Ingemisco (Verdi)

Tre giorni son che Nina (Pergolesi)

Vois ma misère… (Saint-Saëns: Samson et Dalila)

O Souverain… (Massenet: Le Cid)

Non, je ne suis pas un impie (David Alagna: Le dernier jour d’un condamné)

Si loin trop loin… (Hossein: Ben Hur)

La valse de l’espérance (Chostakovitch/Alagna)

Amour à mort (Lalanne: Al Capone)

 

Intermède à la Guitare - Recuerdos de La Alhambra

 

La maschera (Lalanne: Al Capone)

Raccontami (Lalanne: Al Capone)

Amour d’enfance (Lalanne: Al Capone)

 

Intermède à la guitare - Medley Morricone

 

La Source (Lalanne: Al Capone)

Sans être à aimer (Lalanne: Al Capone)

Libertà (David Alagna)

 

BIS

Fenesta che luciva Caruso (Dalla)

Sognare (Alagna)

Notre père (Alagna)

 

 

Date et Lieu

26 septembre 2023

Eglise Saint Sulpice - Paris

 

 

Distribution

Roberto Alagna - Tenor

Jean-Felix Lalanne - Guitare

Marek Ruszczynski - Piano

 

 

Revue de Presse

Musica in Opera - Loredana Atzei - 28 septembre 2023

 ❝ Un récital émouvant, captivant ... Une expérience intime de contemplation spirituelle, accompagnée par deux musiciens de grand talent ... Des aigus toujours pleins et brillants, un phrasé musical plein de pathos, une superbe maîtrise du registre grave : des caractéristiques constantes chez un artiste qui adapte sa technique aux besoins expressifs de son chant ... Une grande musicalité et richesse des harmoniques qui induisent chez l'auditeur ce phénomène de résonance où l'on a la sensation de vibrer en même temps que son chant ... La puissance alterne avec une voix caressante et émouvante grâce à la douceur enveloppante du son, combinée à l'éclat des aigus et à la splendide maîtrise technique et expressive des pianissimi tenus très longtemps ... Une voix pour laquelle les années ne semblent pas passer, capable de transmettre des émotions infinies et de tisser un fil invisible entre le Ciel et la Terre, traversant le cœur du spectateur en une union magique❞ 

 

 « Le 26 septembre, la grande et sombre église Saint-Sulpice devient le cadre idéal pour un récital plein d'émotions. Les espaces sombres sont animés par des lumières. Les grandes statues de marbre surplombant l'autel semblent comme captivées par le concert. Roberto Alagna entraîne le public dans une expérience de contemplation spirituelle intime accompagné de deux musiciens très talentueux dont l'élégance raffinée se révèle tant dans l'accompagnement du chant que dans les moments solos. L'interprétation au piano de Marek Ruszczynski est particulièrement délicate et passionnante, et l'hommage du guitariste Jean Felix Lalanne à Ennio Morricone, dont la musique s'inscrit parfaitement dans le caractère sacré des lieux, est résolument émouvant.
Le concert s'ouvre sur "Ave Maria" de Schubert récité d'abord en latin puis en français. Un appel sincère, une ligne de chant nette et élégante, entrecoupée de notes d'émotion sincère avec lesquelles le chanteur captive immédiatement le spectateur, le transportant dans une autre dimension. La grande musicalité dont il est doué et la richesse des harmoniques qui induisent chez l'auditeur ce phénomène de résonance dans lequel on a la sensation de vibrer simultanément à son chant continue d'être pour moi une source d'étonnement.
Vient ensuite "Panis Angelicus" de César Franck où la puissance se mêle à la tendresse d'une chanson émouvante.
Dans "Agnus Dei" de Georges Bizet on peut admirer les medium parfaitement timbrés d'où il monte impérieusement dans le vers « Qui tollis peccata mundi ». La reprise « Dona Pacem » est doucement caressée puis se termine par une note aiguë longue et envolée.
Une douceur de la parole chantée qui devient encore plus évidente dans "Ave Maria" de Gounod. Les aigus sont toujours pleins, brillants, le phrasé est musical et plein de pathétique, la maîtrise du grave est superbe. Caractéristiques constantes chez un artiste qui adapte sa technique aux besoins expressifs du chant.
Dans "Ingemisco" de Verdi, la puissance se dissout en filets extraordinaires, soulignant une fois de plus la grande attention portée à la dynamique du son dans la recherche de l'effet interprétatif maximal. Il n’y a jamais une démonstration vocale comme une fin en soi mais un dévouement total au chant.
Émouvant dans "Tre giorni son che Nina" de Pergolesi interprété avec une voix pleine et déchirante par une infinité de nuances.
L'interprétation de "Vois ma misère", de ‘Samson et Dalila’ de Camille Saint-Saëns, est passionnante, d'où émerge une invocation intense, lumineuse et pleine de douleur.
Tout aussi envoûtant dans "Ô Souverain" du Cid de Massenet où la puissance alterne avec une voix caressante et émue grâce à la douceur enveloppante du son, alliée à l'éclat des notes aiguës et à la splendide maîtrise technique et expressive du pianissimi sur « humains » et « éternels », tenu très longtemps.
De même, la puissance tragique de "Non, je ne suis pas un impie", pièce tirée de l'opéra contemporain ‘Le dernier jour d'un condamné’ composé par David Alagna, ne peut laisser indifférent.
Avec l'interprétation sincère et participative de "Si loin trop loin" tiré de la comédie musicale ‘Ben Hur’ de Hossein, se clôt une première partie dédiée plus spécifiquement aux chants sacrés, dans laquelle s'insèrent deux interventions au piano dans lesquelles Marek Ruszczynski crée une atmosphère onirique.
La deuxième partie est en partie détachée du chant thème sacré mais conserve les mêmes constantes musicales et maintient inchangé le caractère sacré de la musique et d'un chant profondément inspiré.
Elle s'ouvre sur la sentimentalité mélancolique de "La valse de l'espérance", valse n° 2 de Dmitri Chostakovitch sur un texte de Roberto Alagna et se poursuit avec quelques-uns des plus beaux morceaux adaptés de la comédie musicale d'Al Capone.
L'accompagnant à la guitare est le compositeur lui-même, Jean-Félix Lalanne, dans une performance extraordinaire qui met en valeur la grande harmonie entre les deux artistes et montre, loin des lumières des Folies Bergère, la beauté absolue de cette musique et sa puissance éloquente. Les chansons, réarrangées pour l'occasion, apparaissent encore plus intimistes, plus douloureuses et plus excitantes.
Parmi tout, j'aime souligner "La Maschera" et, surtout, la magnifique chanson "Raccontami" dans laquelle la voix initialement réglée sur une chanson confidentielle apparaît jeune, douce et veloutée comme celle d'un jeune homme et se développe ensuite en une tessiture élevée qui met en valeur tout son corps et son éclat.
Enfin, il revient au chant sacré avec la belle chanson écrite par son frère David, "Libertà", inspirée du Cantique des Cantiques et du Cantique des Créatures de Saint François d'Assise, célébrant Frère Soleil et Sœur Lune.
Comme pour le pianiste, il y a deux moments solo pour le guitariste. Dans le premier, Jean-Félix Lalanne interprète avec beaucoup d'enthousiasme "Recuerdos de la Alhambra", un morceau d'une virtuosité absolument poignante et mélancolique de Francisco Tàrrega. Le second est un hommage à Ennio Morricone avec une sélection des chansons les plus sentimentales : le thème de Deborah dans Once Upon a Time in America, la bande originale de Nuovo Cinema Paradiso et le thème principal de Mission.
La soirée se poursuit avec de nombreux bis. La déchirante chanson napolitaine "Fenesta che lucive", suivie de l'hommage à Caruso dans la splendide chanson de Lucio Dalla dans une version élégante, douce et poignante, et de la belle chanson "Sognare" écrite et composée par Roberto Alagna, puis pour dire au revoir au public, en parfaite communion entre chant et spiritualité, avec la prière "Notre Père" également composée par lui. Le regard extatique tourné vers le ciel, les bras ouverts en une supplication sincère, il a l'humilité de s'incliner devant Dieu, de faire le signe de croix et de le remercier avec un chant qui vient de l'âme et est donc encore plus profondément sacré. Rêver, se leurrer avec des poèmes… Jusqu'à ce qu'ils deviennent réalité.
Deux heures de spectacle qui confirment une voix pour laquelle les années ne semblent pas passer, capable de transmettre des émotions infinies et de tisser un fil invisible entre Terre et Ciel traversant le cœur du spectateur en une union magique »

 

Galerie

 



31/07/2023