LES TROYENS - Berlioz - Berlin
Oeuvre
Les Troyens (Der Trojans)
Opéra en cinq actes d'Hector Berlioz
Livret du compositeur, d'après l'Enéide de Virgile
Créé le 4 novembre 1863 au Théâtre Lyrique de Paris
Distribution - Calendrier
Représentations
30 mars 2014
02 avril 2014
06 avril 2014
Mise en scène : Johan Engels
Roberto Alagna : Enée
Béatrice Uria-Monzon : Didon
Ildiko Komlosi : Cassandre
Oleksandr Prytolyuk : Chorèbe
Ronnita Nicole Miller : Anna
Siobhan Stagg : Ascagne
Lenus Carlson : Priam
Orchestre et choeurs du Deutsch Oper Berlin
Direction musicale : Paul Daniel
Revue de Presse
Der Opernfreund - Ingrid Wanja
Operaloundge - Geerd Heinsen - 30 mars 2014
„Sa voix fait naitre dans mon sein la dangereuse ivresse…“ Je dois avouer que la voix de Roberto Alagna, a toujours réussi à me toucher plus que toute autre, en fait depuis ses débuts (et les miens) à Montpellier il y a plusieurs années (avec son jeune et ardent Roberto Devereux). Et depuis toutes ces années, j'ai sa voix dans l'oreille, toujours distinctive, lyrique, étonnante, avec ce grain certain et plein de poésie, d'ardeur, de virilité et avant tout cette clarté dans la diction typiquement française et unique, que j'ai toujours recherchée en vain chez d'autres.
Plus d'un de ses rôles les plus idiomatiques m'ont ravi en particulier : Werther, Des Grieux, notamment Roméo et Faust, Don José, plus encore que son premier Radamès (à Copenhague) ou Alfredo, Duca (à la Scala) et Manrico (à Monte Carlo). Je l'ai beaucoup suivi parce que j'ai toujours aimé sa voix, une voix que j'ai toujours tenue comme incomparable. Cela pourrait ressembler à un culte du héros, ce qui est loin d'être mon cas. Mais j'avoue que rester objectif m'est plus difficile avec lui qu'avec d'autres, ce qui serait pourtant incompatible avec la profession de journaliste musical.
Mais face à son Enée dans la performance récente de Troyens de Berlioz au Deutsche Oper Berlin (30 mars), je dois dire que je n'ai jamais entendu dans ma longue vie de critique aucun autre chanteur aussi convaincant que lui dans ce rôle (peut-être Gedda dans le vieil enregistrement de la RAI sous la direction de Prêtre, mais en live ni Vickers, ni Lakes, ni Dowd ni personne d'autre encore) et je suis sûr que personne depuis l'accompli George Thill ne chante en français comme Roberto Alagna.
Certes, ce rôle arrive un petit peu tard pour lui, qui l'a donné l'an dernier en version concertante pour la première fois à Marseille, peut-être pas sous les meilleurs auspices. Cette fois, même si l'on ne peut nier une légère raideur dans les aigus, il a dans l'ensemble abordé cette première représentation à Berlin avec plus de puissance encore, comme pour souligner les moments lyriques. Mais voilà ce dont je parle : personne ne chante ces phrases telles que "Inutiles regrets" ou "Chère Didon" ou surtout "Nuit d'ivresse" (chanté un peu plus tard côte à côte dans un anneau suspendu), avec autant de tendresse et de virilité (je me répète) que lui. Personne ne parvient à cerner et à faire comprendre chacun de ces mots avec plus d'expressivité et d'impact que lui, transportant ainsi le spectateur dans l'histoire, faisant d'Enée un personnage si majestueux. Et personne ne chante avec une voix plus puissante et intrinsèquement plus lyrique que lui. Tour à tour, son Enée fut un guerrier et un amant, un immense héros sympathique et déchiré, un homme, un jeune homme. Je considère cette interprétation comme l'un des rôles les plus importants et les plus accomplis de la carrière lyrique de Roberto Alagna.
Der Neue Merker Dr.Ingbert - 30 mars 2014
UN TRIOMPHE POUR ALAGNA ET URIA-MONZON".
Pour 'Der Neue Merker', le Dr Ingobert Waltenberger salue dans cette critique la remarquable performance des différents protagonistes qui ont porté l’œuvre monumentale de Berlioz sur la scène du Deutsche Oper Berlin.
"[...] Tout aussi impressionnant, et au sommet de son art, Roberto Alagna incarne le difficile rôle d'Enée avec un vaillant aplomb. Que ce soient les aigus les plus denses et homogènes dans les grandes scènes chorales, les mots d'amour délicatement interprétés dans la scène intime du duo, le registre héroïque dans les parties orchestrales les plus puissantes, ou encore les passages d'introspection vocale éprouvée, tout réussit au chanteur en grande forme. J'adresse également mes compliments personnels à M. Alagna car, contrairement à d'autres artistes qui traversent les décennies en interprétant toujours les mêmes rôles autour du monde, le ténor italo-français est toujours curieux d'explorer de nouveaux chemins opératiques dans les théâtres lyriques. De quoi avoir hâte maintenant de découvrir son Otello."
Press Review
Der Opernfreund - Ingrid Wanja
Operaloundge - Geerd Heinsen - 30 mars 2014
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