LES ETOILES DE SHAKESPEARE - Cannes
4 septembre 2015, Cannes, Les Etoiles de Shakespeare avec Inva Mula (ext de Roméo & Juliette et d'Otello)
LES ETOILES DE SHAKESPEARE – PREMIERE LE 4 SEPTEMBRE 2015
LES ETOILES DE SHAKESPEARE (CANNES 04/09/2015) | CHRONIQUE par Aurore Busser pour NICE MATIN (08/09/2015) | « Roberto Alagna à la conquête des étoiles : le tenor a fait chavirer le Grand auditorium - Standing ovation! »
« Vendredi 21h. Le public du Grand auditorium – bondé – du Palais des Festivals retient son souffle. Dans un halo de lumière, devant l’Orchestre et le Chœur de l’Orchestre Giuseppe Verdi déployé sur le plateau, Roberto Alagna apparaît. Veste blanche et pantalon noir de smoking. Le ton d’une soirée vouée à la passion de l’opéra, hors des sentiers battus des récitals lyriques où les chanteurs font trois petits tours vocaux et puis s’en vont, est donné.
Et voilà le Grand audi embarqué à la conquête des Etoiles de Shakespeare, thème intelligent car Verdi et Gounod – et d’autres – eurent l’idée géniale de métamorphoser le monologue shakespearien en airs fabuleux et les dialogues shakespeariens en duos sublimes !
Le ténor français le plus fêté de la planète a choisi d’abord Otello de Verdi puis Roméo et Juliette de Gounod. D’emblée, on est aux anges : la voix, d’une densité vocale éblouissante, se prête autant aux couleurs de la vaillance qu’à celles de l’émotion. La pertinence de l’intelligence muiscale décourage l’analyse. La clarté de sa diction, la beauté de son timbre font chavirer les spectatrices qui ont pour ce beau ténébreux jaloux d’Otello et pour ce fougueux amoureux éperdu de Roméo les yeux de Chimène.
On se dit alors que ce n’est pas par hasard si, dès 1995, Roberto Alagna a été distingué du Prix Laurence Olivier au titre de son interprétation de Roméo à Londres. Une récompense théâtrale britannique très rarement attribuée à un artiste lyrique :
Ses partenaires ont partagé son triomphe : la fine soprano Inva Mula – étoile de la Scala de Milan – en Desdémone idéale et Juliette aux aigus de rêve ; le jeune et impressionnant baryton-basse Stefano Meo ; l’Orchestre dirigé de main de maestro verdien par Giorgio Croci et le chœur de Corado Casati.
Après de longues ovations debout, l’irrésistible Roberto a rejoint sa loge, enchanté, et reçu avec gentillesse amis et « groupies » inconnus. Un monde fou l’attendait à la sortie des artistes. Au sommet de son Art, pour sa « première sur la Croisette », il aura conquis Cannes autant que ses « Etoiles de Shakespeare ».