Roberto Alagna

Roberto Alagna

LA BOHEME - NEW YORK

Oeuvre

Opera  en quatre tableaux de Giacomo Puccini 
Livret en italien de Giacosa et Illica d'après le roman d'Henri Murger
"Scènes de la Vie de Bohème"
Composé en 1892 et 1895.
créé le 1er février 1896 au Teatro Regio de Turin 
sous la direction d'Arturo Toscanini

Calendrier

 
 
jeudi 9 janvier 2020
dimanche 12 janvier 2020
vendredi 17 janvier 2020 
mardi 21 janvier 2020 
samedi 25 janvier 2020
 
 
 

Distribution

 
 
Mimi : Maria Agresta
Musette : Susanna Phillips
Rodolfo : Roberto Alagna
Marcello : Artur Rucinsky
Schaunard : Elliot Madore
Colline : Christian Van Horn 
 
 
 
Direction Musicale : Marco Armiliato 
Mise en scène : Franco Zeffirelli
Décors : Franco Zeffirelli
Costumes : Peter J. Hall
 
  
Orchestre et Choeurs Metropolitan Opera New York 
 
 
 

Interview  

 

New York Times - Zachary Woolfe

"24 ans plus tard, Roberto alagna revient à La Bohème au Metropolitan Opera 

 
❝ Je suis très heureux que le Met me fasse confiance pour le chanter à nouveau. Ma première Bohème était il y a 30 ans, ma dernière en date il y a 20 ans. Je l'ai chantée de très très nombreuses fois, mais ce n'est pas facile d'y revenir, comme vous pouvez l'imaginer. Vous devez vous battre avec les fantômes des chanteurs aînés, ainsi qu'avec votre propre fantôme. Pour moi, Rodolfo le chanteur et poète est désormais un être humain avant tout, il est plus proche de moi. Je comprends le garçon et ce qu'il peut ressentir; tout ce qu'il vit dans cet opéra, je l'ai vécu dans ma propre vie. Étudier, la confraternité avec lees amis, les difficultés économiques, beaucoup de problèmes, la mort (quand j'avais 29 ans, ma première femme est décédée alors que je chantais Bohème). Aujourd'hui encore, 30 ans après, c'est terrible pour moi, à la fin. Par exemple, il y a deux jours, nous répétions la scène finale et je n'ai pas pu chanter le dernier «Mimì». Parce qu'à ce moment-là, c'était trop douloureux pour moi.

 

Désormais, mon personnage est un Rodolfo avec toutes ces expériences, et peut-être aussi avec un peu de Hoffmann [d'Offenbach]. Pas déçu de la vie, mais je comprends ce qui est important: pas la gloire, pas l'argent, mais être en bonne santé, être bien et en bonne harmonie avec les gens, avec votre famille et avec vous-même.
Aujourd'hui, le défi est grand. Parce que, vous savez, je vais essayer de chanter «Che gelida manina» dans la tonalité. Tout les chanteurs, passée la quarantaine, qui avaient abordé un répertoire plus spinto et dramatique, ont chanté cet air transposé d'un demi-ton - même Pavarotti, Bjorling, tous. Mais je vais essayer dans le ton. Pas parce que je suis meilleur que les autres - mais parce que c'est important pour moi-même.
Je veux chanter clair, jeune et pas trop large. Quand j'étais jeune, j'avais énormément de souffle et j'aimais chanter de longues phrases; aujourd'hui, j'essaie d'être peut-être plus proche de la partition, plus proche des mots, plus proche du sentiment. J'essaierai d'être crédible. ❞

 

 

Revue de Presse

 

The New York Times - Anthony Tommasini 

 
" Richesse vocale, phrasé stylé, prestation passionnée. Toujours l'élégance lyrique et l'exubérance juvénile que le rôle exige. L'air de Rodolfo a été magnifiquement chanté et ovationné par le public"
 
► Au fil des ans, Roberto Alagna a volontairement fait évoluer son répertoire des rôles de ténor lyrique, comme Rodolfo, vers des rôles vocalement plus lourds et plus risqués. Il a réussi à rester un ténor de tout premier plan. […] [Depuis ses débuts en tant que Rodolfo au Met], il a fait son chemin avec audace au cours des deux décennies suivantes, assumant des rôles plus lourds qui demandent puissance et endurance, il lui a donc fallu un certain courage pour revenir à Rodolfo. Sa prestation a déployé les qualités pour lesquelles il est loué : richesse vocale, phrasé élégant, prestation passionnée. [. . .] Dans l'air "Che gelida manina" que Rodolfo amoureux chante à la séduisante Mimì peu après qu'elle ait frappé à la porte de sa mansarde, M. Alagna est éblouissant de rêves poétiques et de désir. Il s’est montré au mieux de sa forme dans le troisième acte, crucial, quand Rodolfo avoue à son ami Marcello que ce n'est pas le supposé flirt de Mimi mais sa terrifiante maladie qu'il fuit". 
 
 
 

New York Classical Review - sean Piccoli

 
► "La rencontre fortuite de Rodolfo et Mimì provoque un coup de foudre et deux des plus grands airs d'opéra : "Che gelida manina" de Rodolfo et "Mi chiamano Mimì" de Mimì. Roberto Alagna et Maria Agresta ont magnifiquement interprété ces premiers airs, et chacun a été ovationné. Dans la peaux des amis proches vivant sous le même toit, Alagna et Ruciński forment un duo sympathique. Qu'il s'agisse de supporter la pauvreté avec bonne humeur, de s'occuper de leurs copains ou de compatir aux ruptures dans le grenier où ils ont débuté, les deux hommes ont chanté et joué avec une alchimie et une complicité essentielles pour faire comprendre l’histoire et l’amener jusqu'à sa fin déchirante". 
 
 

Operawire - Logan Martell 

 
❝Un grand retour. Voix forte et poignante, chaleur du timbre, spinto puissant, qualité ardente, expression des sentiments profondément émouvante❞ 
 
 
EXTRAIT (traduit de l’anglais): «Un grand retour. Dans le rôle de Rodolfo, Roberto Alagna amène une grande richesse de compréhension dramatique qui vient à l’appui de sa voix forte, mais poignante. Son air de l'acte 1, «Che gelida manina», a été délivré avec une grande chaleur, faisant fondre comme neige au soleil son humble introduction et allant tout droit vers une conclusion puissante et spinto.
 
Cette ardente qualité se retrouve à nouveau dans l'acte 3, au moment où Rodolfo commence par exprimer son désir de façade de rompre avec Mimì, avant que sa douloureuse inquiétude n’estompe complètement cette posture, au moment où il met ses vrais sentiments en mots avec un phrasé touchant. Après que Mimì surgit puis que le couple ait doucement résolu de se séparer, leurs sentiments sont parfaitement exprimés. Entrent alors Marcello et Musetta pour leur quatuor nuancé et bien exécuté «Addio dolce svegliare alla mattina». Le contraste des sentiments entre les deux couples d’amants est clairement exprimé : tandis que les querelles de Marcello et Musetta soulèvent un chahut de foire, Mimì et Rodolfo restent pour leur part dans leur monde de tendresse.
 
Dans l'acte 4, les émotions d'Alagna culminent en un pic tragique lorsque Mimì se meurt. En se remémorant avec elle leur première rencontre, son petit sourire triste se transforme en pleurs, en un rendu profondément émouvant. Quand elle s’éteint finalement, on entend Alagna demander «Qu'est-ce que cela signifie … Pourquoi me regardes-tu comme cela ?» d’une voix étouffée par le chagrin et lançant ses derniers cris «Mimì!» empreints d’une tristesse infinie.
Revenant au rôle dans lequel il avait fait ses débuts au Metropolitan Opera en 1996, Roberto Alagna fait la puissante démonstration des fruits de la maturité acquise depuis, faisant du merveilleux ouvrage tragique de Puccini une soirée irrésistible .»
 
 
 
 

Joaquin Gomez - Auteur de "Grande Momentos Liricos - Ed. Editum 2017

 

❝ C'est le Rodolfo que Puccini a voulu et qu'il a trouvé en Roberto Alagna, le prince des ténors du XXIème siècle ❞ Découvrez un extrait du texte du Prof. Joaquín Gómez Gómez écrit à l'issue de sa dernière performance en #Rodolfo, dans la production qui vient de s’achever à New York The Metropolitan Opera. 
 
EXTRAIT [Traduit de l'espagnol] ❝ Puccini a obtenu son plus grand succès théâtral avec la première de Manon Lescaut, son opéra le plus connu est Tosca, Turandot le plus désiré, mais le plus senti et passionné est La Bohème. Il n'est pas nécessaire de le voir, juste en l'écoutant, sa musique et son chant vous mènent à travers tous les chemins des premières amours […] et remplit le cœur d’un lyrisme ardent et plein de sincérité. C'est l'art complet, où certains illustres chanteurs exposent leurs notes avec une brillance incommensurable, ce qui leur donne un air d'éternité. Trouver un ténor qui corresponde au ton de la partition, à ses inflexions, ses pauses, à son expressivité en pleine floraison et autres arpèges, ce n'est pas facile, car presque tous les ténors abaissent le fameux air "Che gelida manina". Ce n'est qu'à ses débuts qu'Aragall et Pavarotti en 1971, tous deux au Liceo de Barcelone, ont exécuté ce qui est écrit. Le premier avec sa belle voix lyrique mais sans accents et le second avec ses aigus et ce "squillo" d'or parmi les plus brillants de l'histoire récente de l'opéra. Cependant, quelques années plus tard, les deux ne le chantaient plus dans la tonalité d'origine. […].
 
Par conséquent, lorsque "La Bohème" a été annoncée avec à l’affiche Roberto Alagna en Rodolfo, dans mon subconscient, une lumière pleine d’espoir et avec une force suprême a émergé. Pourquoi ? Car la seule présence sur scène d'Alagna enflamme notre enthousiasme et illumine le firmament lyrique, faisant, par l’émotion sublime qu’il nous transmet, que « les horloges s'arrêtent ». Son chant, soutenu par sa technique parfaite, donne à ses interprétations une expression vocale lumineuse, brillante et claire, ce qui nous fait revivre ces moments magiques et glorieux. Ces moments après lesquels, une fois atteints, nous pouvons mourir en pleurant de joie, car nous avons touché du doigt un morceau de ciel, nous avons ressenti la gloire, la gloire de l'éternité.
 
C’est tout cela que nous a fait ressentir Alagna avec son Rodolfo le 25 janvier 2020 au Metropolitan de New York. L'ensemble de la soirée a constitué une authentique leçon de maître sur le plan du chant et de l'expressivité, pleine d'un sentiment d'amour sincère et d'une passion contenue. Dès le début, sa voix s’est fait entendre brillante, émaillée d’un éclat doré, une vocalité majestueuse, mettant en évidence le placement et la projection de la voyelle "i", dans sa chambre de résonance maxillaire, qui nous faisait rêver de voler haut, très haut. Dans son «raconto», chanté d'un ton vif, sa phrase « Talor dal mio forziere», livrée toute en confiance et « naturel », fut telle que nous l’attendions dans ce moment suprême de « la esperanza », pleine d’espoir. Ce fut quelque chose, unique, d'atteindre le "contre Ut", avec une netteté incandescente, prodigieuse, prolongée sur la voyelle "e" et sans portamento. Ce fut quelque chose de magique, pour les annales de l'opéra. C'est le sommet d'une nuit prodigieuse, où il démontre une fois de plus, que sa technique s'inscrit dans la lignée des maîtres [des siècles passés].
 
Il termine le premier acte par un duo hors pair "O soave fanciulla", et de nouveau à l’unisson avec la soprano, ils montent au contre-ut en le laissant retomber doucement et en concluant l'acte sous les bravos et les grandes acclamations du public. Dans le troisième acte, sa douleur passionnée s'est exprimée avec une belle ligne de chant, sans maniérisme et pleine de sincérité et d'authenticité. Il n'a pas utilisé le fausset, employé par de nombreux ténors pour reposer leur voix.
 
Pour le final, il se distingue avec une émission vocale exemplaire dans le fameux duo "in un coupe". Son "O Mimì, tu più non torni ", était plein de douceur, avec un "i" de légende, angélique, plein d'impact et suivant une voyelle "e" placée au même niveau que le "i", rappelant la technique krausienne. Son dernier «Mimì, Mimì» fut une apothéose, catapultant «Mimì» au sommet du podium lyrique belcantiste. C'est l'art suprême porté à son paroxysme, c'est le Rodolfo que Puccini a voulu et que, comme un rêve magique, il a trouvé en Roberto Alagna, le prince des ténors du XXIème siècle. ❞
 
 
 
 
 
 

Galerie 



19/09/2020