DON CARLO - Verdi - Vienne
Oeuvre
Don Carlo
Opéra en 5 actes de Giuseppe Verdi
Livret de Joseph Mery et Camille du Locle
d'après la tragédie "Don Carlo" de F. von Schiller
Création en français à l'Opéra de Paris le 11 mars 1867
Création en italien à la Scala de Milan en 1884
Distribution - Calendrier
21 septembre 2014
25 septembre 2014
28 septembre 2014
02 octobre 2014
Giacomo Prestia | Philipp II.
Roberto Alagna | Don Carlo
George Petean | Rodrigo
Adrianne Pieczonka | Elisabeth von Valois
Monika Bohinec | Prinzessin Eboli
Ain Anger | Großinquisitor
Orchestre et choeurs du Wienerstaatsoper
Direction musicale : Alain Altinoglu
Revue de Presse
Codolario – Alejandro Martinez Rodriguez – 07/10/2014 – Traduit de l’espagnol
"Beaucoup de nos lecteurs ont sûrement frais à l’esprit le souvenir du Don Carlos au Châtelet de 1996, disponible en DVD, dans sa version française avec Pappano, Van Dam, Alagna, Mattila, Hampson et Meier. Près de vingt ans plus tard, nous avons trouvé un Alagna étonnamment complet et convaincant dans un rôle qui exige quelque chose de plus que le pur lyrisme belcantiste dont il disposait à ce moment-là. Deux décennies plus tard, nous avons été surpris d’assister au retour d’un Alagna exultant dans un rôle qui lui revient comme un gant, pour ses couleurs, ses accents et, en somme, pour l'authenticité avec laquelle il lui donne vie sur scène.
En 2012, il ne nous a pas été donné d’entendre Alagna en Don Carlo, car il a dû annuler sa participation pour cause de maladie et fut remplacé par Giuseppe Gipali. Cette fois encore Alagna a été affecté par un virus qui a circulé au sein de la distribution de ce Don Carlo, touchant d'abord le baryton, la mezzo et la basse respectivement. En fait, Alagna a été contraint d’écourter l'une des représentations de cette production à Vienne, ce qui a généré une certaine controverse en l'absence de « cover » pour le remplacer. Pourtant quoi qu'il en soit, la voix d'Alagna, qui a connu des hauts et des bas au cours des dernières années, a fait preuve aujourd’hui d’une vitalité surprenante. C’est étonnant la façon dont peuvent évoluer les voix au fil des ans. Un soliste peut, pour des raisons psychiques ou physiologiques se retrouver moins favorisé pendant deux ou trois ans, puis rebondir et renaître comme si cela faisait des années qu’il ne chantait plus. D'une certaine manière c'est ce qui s'est passé avec Alagna qui, après quelques irrégularités, est désormais en passe de compléter deux saisons franchement inspirées, comme si le temps de sa maturité et de sa plénitude vocale était arrivé. Alagna est probablement le dernier grand ténor dans le sens classique du terme, avec une voix lumineuse, timbrée, homogène et affirmée. Un phrasé lyrique « comme il faut » (en français dans le texte), ample et véritable, un legato éclairant, convaincant. Nous nous réjouissons de le retrouver dans cette plénitude, étonnamment confiant et affirmé dans le registre aigu, avec un medium dense et sonore, et triomphant en somme dans son incarnation de Don Carlo."
Operalibera – Natalia Di Bartolo – 28/09/2014 – Traduit del’italien
"Les qualités vocales et la présence scénique d'Alagna ont dominé la représentation. Le ténor franco-sicilien, en effet, a su briller, en s'imposant par la voix et l'interprétation dans un rôle qui lui convient parfaitement. Son interprétation dans la version française, disponible en vidéo, est un point de référence incontestable. Dans l'interprétation du livret italien, rendu comme toujours d'une manière parfaite, il fait preuve de tout autant d'aisance.
Maître de la partition, au plus près du personnage tant historique que verdien, Roberto Alagna a été un Don Carlo tourmenté, abandonné, sans défense et convaincant, doté de la voix idéale pour le rôle. Son expression est empreinte tout à la fois de force et de douleur, alliant une magnifique émission et d’habiles nuances sonores.
Il est capable d'utiliser la scène pour donner du relief à l'interprétation de son personnage, exploitant chaque angle du plateau pour s'exprimer par la voix et le corps. Malgré la mise en scène plutôt statique de Daniele Abbado qui le forçait, comme tous les autres interprètes, à rester plus immobile que ce qu'il aurait pu et, peut-être voulu, le célèbre ténor s’est comporté aux côtés de ses partenaires de manière exemplaire, tant vocalement que scéniquement.
La satisfaction du public, qui se pressait dans le théâtre, s'est traduite par des applaudissements nourris ; auxquels se sont joints ceux des très nombreux spectateurs qui ont joui du spectacle sur la place de la splendide capitale autrichienne. Tous ont profité, en cette fin d'été au climat tiède et agréable qui n'avait rien d'automnal, d'une soirée viennoise presque « méditerranéenne »."
Merker Online- PeterSkorepa – 26/09/2014 – Traduit de l’allemand
"Roberto Alagna, qui avait jusque-là délivré une interprétation fameuse et respectable du rôle, a dû, souffrant, renoncer après la pause. Jusqu’à son forfait, Roberto Alagna fut, comme déjà mentionné, un Carlo viril, et a offert une prestation vocalement puissante, caractérisée par une nouvelle orientation davantage dramatique. En attendant le Lohengrin, annoncé à venir dans une interview, là s’expriment d’ores et déjà des moyens dramatiques de très haut niveau, aussi bien dans Verdi que dans Wagner."
OE 24 – Elisabeth Hirschmann – 23/09/2014 – Traduit de l’allemand
"La lumière vint du ténor star Roberto Alagna dans le rôle-titre, qui a dominé la scène avec une voix puissante. On pouvait déjà y entendre le Lohengrin de Wagner, qu'il prévoit de chanter avec Netrebko dirigé par Thielemann à Bayreuth."
Der Kurier – 22/09/2014 – Traduit de l’allemand
"Comme il l'expliquait dans l'entretien accordé hier au Kurier, Roberto Alagna a encore beaucoup de projets spectaculaires à Vienne. Et Alagna justifie cet intérêt. Son Carlo est passionné, impulsif, touchant dans son désespoir et vocalement très présent. Alagna a toutes les hauteurs requises pour cette partition, son ténor a aussi le charisme nécessaire, et sait très bien le nuancer dans les moments intimes. En définitive un succès pour cette première viennoise sur mesure. [...] Petean chante un Rodrigo extrêmement puissant, tout en restant toujours en ligne - le fameux duo avec Alagna/Carlo fut un point culminant absolu."
Online Merker – Renate Wagner – 22/09/2014 – Traduit de l’allemand
"La vie de tous les jours à l'opéra peut être stressante pour toute l'équipe derrière la scène, parce que, comme nous avons pu le voir dans cette représentation de "Don Carlo", il peut toujours se passer quelque chose. Papillon rouge sur l'affiche de la soirée, mais ce n'était pas pour le principal protagoniste : Roberto Alagna a chanté, débutant lui aussi comme bon nombre de ses partenaires de la soirée, pour la première fois le rôle-titre de cet opéra de Verdi à Vienne.
Et comment a-t-il chanté! Avec une force impétueuse, comme pour dire un air de défi: «Si vous voulez, je vais vous chanter Lohengrin ou Tannhauser aussi, j'ai la voix !". En fait, il a fait preuve d'une force dramatique puissante et implacable tout au long de la soirée et ne s'est pas privé dans ce rôle. On le sait - quand le pauvre Don Carlos n'est pas campé avec force, il apparaît vite plat et lisse tout rôle titre qu'il soit. Mais aucun roi, aucun Posa ni aucune princesse n'a volé la vedette à Alagna. C'était sa soirée. Bien sûr, vous pouvez également décider de chanter le rôle de façon plus belcantiste, mais ici c'était tout simplement d'un vérisme annoncé : la seule tentative (au dernier duo avec Elisabetta) à agir de manière plus lyrique, n'était finalement pas si bienvenue que cela. Ainsi donc - un Alagna tout en puissance, un ténor dramatique, capable de produire des aigus dont il n'a jamais relâché la vigueur flamboyante et qui à aucun moment n'ont été ni hésitants, ni faux, ni douloureux."
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