Roberto Alagna

Roberto Alagna

CONCERT - BUCAREST - ROUMANIE

Programme

 

Concert autour de Puccini

 

Le Villi - Torna ai felici dì

Edgar - Orgia, chimère dall'occhio vitreo

Villi « La tregenda », intermezzo sinfonico 

Manon Lescaut - Tu es belle, brune et blonde

Manon Lescaut - Donna non vidi mai - Intermezzo 

Manon Lescaut - Non !... Pazzo fils !... Guardate

La bohème - Che gelida manina

Tosca - E Lucevan le stelle

Madame Butterfly - Duetto dei fiori e Coro a bocca chiusi 

Madame Butterfly - Addio, fiorito asil

La fanciulla del West - Ch'ella mi creda libero e lontano

La rondine - Parigi! È la città dei desider

Turandot - Nessun Dorma

 

BIS

 

La Rondine

Il Tabarro - ai ben ragione

Turandot - Non piangere, Liù

Gianni Schicchi - Firenze è come un albero fiorito

 

 

Calendrier 

Opéra de Bucarest

Vendredi 13 septembre 2024

 

 

 

Distribution

 

Orchestre Symphonique de Bucarest

Roberto Alagna - ténor

Direction Musicale : Daniel Jinga

 

 

Interview

« Vendredi 13 septembre, un nouveau concert du Masters of Classic a eu lieu, offrant une opportunité à la grande famille des mélomanes de se réunir à nouveau. C'est toujours un plaisir de pénétrer dans une salle de concert et de reconnaître des visages que l'on voit régulièrement lors de grands événements musicaux ! À l'affiche ce soir-là, le ténor Roberto Alagna – connu et aimé des Roumains, mais présent pour seulement la 2e fois en Roumanie en tant qu'interprète. Il a fait ses débuts sur une scène roumaine en 2016, lors de la Gala des Prix des Opéras Nationaux qui s'est tenue à l'Opéra National de Bucarest. Cette fois-ci, il s'agissait d'un véritable festin musical, puisque l’artiste italo-français a offert un concert en solo, étant l'unique protagoniste de la soirée. Le programme, impressionnant, présentait une intégrale des œuvres de Puccini à travers des airs de ténor. « ...Je vais interpréter des airs de tous les rôles des opéras de Puccini en une seule soirée, ce qui est un grand défi pour moi... », déclarait l'artiste renommé dans une interview pour Radio Roumanie Musical. Un choix généreux, mais aussi pertinent, compte tenu du centenaire de Puccini cette année, et également intelligent, en maintenant une cohérence stylistique. En réalité, ce fut une véritable intégrale, puisque la seule œuvre de Puccini ne comportant pas de rôle masculin, « Suor Angelica », était même représentée dans le programme par un intermezzo orchestral. En tout, il y a eu 14 airs et 4 intermezzos orchestraux.
Mais comment a chanté Roberto Alagna ? Je peux affirmer que ce fut le point culminant du festival, ne pouvant être comparé à aucun autre concert passé ou à venir de la série. Sous les applaudissements du public, Roberto Alagna est monté sur scène au son du premier air, **Torna ai felici di** de *Le Villi*. Dès le début, il était clair que la soirée serait un succès. À 61 ans, l'artiste a dévoilé une voix que le passage du temps a laissé quasi intacte. Une voix splendide, vigoureuse, sonore, homogène dans tous les registres, avec des graves puissants et des aigus impressionnants. Combien de ténors atteignent cet âge en conservant une telle qualité vocale ? Une performance difficile à atteindre, qui nécessite non seulement du talent et une excellente technique, mais aussi une discipline de vie, comme il le révèle lui-même dans la même interview pour notre chaîne : « J'ai respecté ma voix, je n'ai pas fait d'excès dans ma vie, je ne suis jamais allé en discothèque... Je suis une personne tranquille, j'aime passer du temps à la maison avec ma famille. » La fin du premier air a établi les bases de la soirée musicale. En roumain impeccable, il a remercié pour les applaudissements, nous a exprimé sa joie d'être avec nous, a déclaré que Bucarest lui avait manqué et qu'il allait chanter de tout son cœur. Au cours de la soirée, il a même mentionné qu'il aimerait revenir. À propos, le seul opéra de Puccini qu'il n'a pas encore eu l'occasion d'interpréter est *La Fanciulla del West*. « ...C’est dommage, car j'aurais bien aimé incarner un cow-boy, c'était mon rêve d'enfant ». Peut-être que Roberto Alagna sera invité à la production de Cluj-Napoca ? L'ambiance était donc amicale, avec un Roberto Alagna sincère, communicatif, sans prétention, partageant naturellement ses émotions et ses craintes. Dès le début, il a instauré une atmosphère de communion, effaçant toute barrière ; nous faisions tous partie d'une rencontre où nous pouvions nous réjouir de la beauté de la musique d'opéra et de sa voix, ressentant et savourant chaque note.
Le second air était **Orgia chimera, dall'occhio vitreo** d'**Edgar**, après quoi il nous a annoncé qu'il se retirait en coulisses pour un moment de repos, laissant l'orchestre interpréter le prélude du 3e acte du même opéra. Il est revenu pour une série d'extraits de **Manon Lescaut** – *Tra voi belle, brune e bionde*, *Donna non vidi mai*, intermezzo orchestral et *Guardate, pazzo son* – l'occasion d'admirer ses phrases élégamment liées (comme le dit-on, *si canta come si parla*, non ?), ses lignes de chant, sa diction parfaite et son impressionnant squillo, marque de fabrique d’un ténor exceptionnel.
Après la pause, apparaissant dans un nouveau costume, Roberto Alagna nous a préparé pour le premier air de la 2de partie du concert – **Che gelida manina** de *La Bohème*. Un air de jeunesse pour un ténor lyrique, tout comme celui de *Gianni Schicchi*, mais l’artiste résolu ne voulait rien omettre de l'œuvre de Giacomo Puccini, alors il a trouvé en lui les ressources nécessaires pour interpréter ces pages avec sa voix actuelle. Il a avoué avoir des craintes pour ce moment, mais après avoir brillamment surmonté cette épreuve, il a poussé un soupir de soulagement. « ...je ne crois pas que ma vie aurait pu exister sans chanter. Parfois, je chante sans même m'en rendre compte »,  Il est évident que chanter est pour lui aussi naturel que de respirer, et il enchante son public. Soliste et spectateurs ont partagé la joie de son interprétation de *Che gelida manina*. Les aigus étaient sûrs, les notes incisives, ou au contraire, chaudes, lumineuses et douces, avec un final en pianissimo raffiné et bien articulé. En toute décontraction, il est passé au prochain air – le célèbre **E lucevan le stelle** de *Tosca*, sa voix, dotée d'une résonance remarquable, captivant de nouveau l'audience.
Son énergie débordante a également insufflé un souffle nouveau à l'orchestre, qui semblait cette soirée-là beaucoup plus proche du genre lyrique, avec l'intermezzo de *Suor Angelica*.
Roberto Alagna est revenu pour l'air bien connu **Addio fiorito asil** de *Madama Butterfly*, suivi de **Ch'ella mi creda** de *La Fanciulla del West* – un des airs de la maturité vocale dans le répertoire puccinien, révélant toute la richesse de son timbre actuel. Après un autre intermezzo orchestral – **La Tregenda** de *Le Villi* – le programme annonçait le dernier numéro : l'air **Parigi! È la città dei desideri** de *La Rondine*. Conçu comme une surprise, l'air interprété fut le célèbre **Nessun dorma** de *Turandot*. Chanté de manière remarquable, l'air s'est terminé sur un apothéotique *Vincerò!*, Roberto Alagna exprimant, par ses gestes, sa reconnaissance à Dieu pour ce succès, qui a provoqué de vifs applaudissements et des ovations. Et comme tous les titres pucciniens n'avaient pas été interprétés, les autres furent inclus en bis. Ainsi, nous avons écouté un extrait de *La Rondine*, puis **Hai ben ragione** d'*Il tabarro*, *Non piangere, Liù* (encore de *Turandot*), ainsi que **Firenze è come un albero fiorito** de *Gianni Schicchi*. Pour le dernier air, à nouveau une page pour un jeune chanteur, Roberto Alagna nous a une fois de plus partagé ses craintes. Bien que démonstratif, il est très émotif, confiant qu'il n'avait mangé qu'une banane durant toute la journée. Il a constamment interagi avec le public, plaisantant même, et pour les derniers airs, il a apporté sur scène sa bouteille (de thé?) (son carburant , comme il l'a appelé).
L'expérience a parlé, prouvant son efficacité, et il a ainsi pu soutenir impeccablement un programme difficile, malgré son émotion de retrouver son public à Bucarest, ce qui a rendu sa tâche d'autant plus difficile. Les spectateurs ont également eu droit à ce qu'ils désirent probablement le plus chez un ténor – des aigus éclatants, tenus longuement, sans la moindre trace d'effort. Ce fut une véritable célébration de la musique. Bella voce ! »

 

 

 

Revue de Presse

Radioromaniamuzical - 13 septembre 2024 - Florica Jalbä

 

❝ Un festin et un ravissement pour le public de @salapalatului … Le récital de @robertoalagna.tenor a été le pinacle du festival @mastersofclassic, incomparable à tout autre concert passé ou à venir de la série … Une soirée couronnée de succès. À 61 ans, l’artiste a révélé une voix que le temps avait laissée presque intacte. Une voix splendide, puissante, résonante, homogène dans tous les registres, avec des graves riches et des aigus de rêve… Une énergie débordante … Phrases élégamment liées, diction impeccable, squillo impressionnant, marques d’un ténor remarquable … Combien de ténors atteignent aujourd’hui cet âge tout en conservant de telles qualités vocales ? … Une performance impeccable d’un programme difficile, rendue encore plus complexe par l’émotion des retrouvailles avec le public de Bucarest … Aigus brillants, tenus sans aucune trace d’effort … Une véritable célébration de la musique. Bella voce ! ❞

 

 

 

Galerie

 

 

 

 

 

 

 

 

 



09/11/2024