CD MALENA
Poleculture.net - Dominique Parravano - 29/10/2016
" Le ténor Roberto Alagna fait briller d’or le répertoire napolitain. L'exigence est partout. On ne peut que s’enivrer de l’ampleur et la ferveur émotionnelle de cet album aux arrangements inspirés et virtuoses. Un formidable précipité de contemporanéité et d'intemporalité. Autant de chansons qui vibrent dans les poitrines."
Un disque dense reliant les compositions originales et les couvertures dans une même ligne, arpentant les allées intimidantes des grands airs napolitains, vêtus de façon si noble et majestueuse par Yvan Cassar. Un répertoire entre des mélodies ardentes et des ballades déchirantes que Roberto Alagna illumine, leur offrant une postérité chaleureuse.
De la piste d'ouverture éponyme du disque 'Malèna', nous savons déjà que nous irons haut. Et rien de ce qui suit ne contredira cette première impression. Pas de rupture dans la consistance de l'album, pas de surenchère, grande ampleur dans les atmosphères et richesse dans les reliefs mélodieux: l'album se révèle et le haut niveau est partout, y compris dans les compositions originales, magnifiquement ciselées et accrocheuses.
L'emballage musical d'Yvan Cassar, arrangeur doué aussi méticuleux que modéliste, apparaît ici d'une rare élégance.
Déjà de cette introduction, de l'interprétation impériale de "Marechiare" (1885) aux éclats passionnés de "Io Te voglio bene assaje", à travers la belle simplicité de "Torna a Surriento" (1904), l'excitant, acrobatique, joyeux et Licenciée "Come facet mammetta" (1906) ou les ondes libres et généreuses de l'incontournable "Funiculi Funiculà" (1880), le ténor assoluto transmet parfaitement le substrat culturel du répertoire napolitain, ses colorations harmoniques, l'effluvium rythmique de ses hendecasyllables ou même son chant nu. Toutes ces chansons vibrent dans nos coffres.
Chaque fois nous pouvons apprécier la richesse et l'homogénéité du son d'Alagna avec sa projection puissante et l'étendue de sa gamme basée sur des basses riches et enveloppantes ou voluptueuses et des notes de tête brillantes et brillantes, ourlées çà et là d'ombres douloureuses comme peu d'autres "
"Un album qui rend la palpitation de la vie, à l'image de la naissance de sa seconde fille. Le ténor assoluto rend à la perfection le substrat culturel du répertoire, ses colorations harmoniques, l’effluve rythmique de ses hendécasyllabes, voire son chant nu. "
OperaLively - Luiz Gazzola - 08/01/2018
Cet album est très agréable et simplement exquis. Tout au long des 17 chansons, Roberto Alagna y est en grande voix. L'album est personnel et intime, et tout à fait unique. Contrairement à d'autres chanteurs qui se sont essayés à ce répertoire, la tentative réussie de Roberto vient directement de son cœur, de son âme et de ses racines, et cela se sent, de façon évidente. Je le recommande chaudement et le gratifie d'un A++.❞
Le fabuleux ténor Roberto Alagna a récemment publié un nouvel album chez Deutsche Grammophon : "Malèna", comprenant dix-sept chansons siciliennes et napolitaines, dont sept composées par les frères de l'artiste, Frédérico/ Fra Delrico et David Alagna. Il chante accompagné par l'Orchestre de Londres, Yvan Cassar (chef d'orchestre) et Avi Avital. L'album est disponible sur Amazon pour environ 17 $ pour le CD ou 11,50 $ pour le téléchargement mp3, un achat indispensable !
Les paroles de la chanson-titre sont de Roberto Alagna lui-même. Il les a écrites dans sa langue maternelle sicilienne (le dialecte italien parlé en Sicile, la terre d'origine de ses deux parents), alors que sa femme, la soprano Aleksandra Kurzak, était enceinte de leur fille Malèna. Dans une interview exclusive qu'il nous a accordée, Roberto expliquait que lorsque ses frères lui ont envoyé une chanson d'amour, il a remarqué qu'il entendait des mots différents qui correspondraient mieux à son avis à la musique. Ses frères l'ont alors encouragé à écrire les paroles auxquelles il pensait, et voilà, il a mis en mots ses sentiments pour celle qui allait devenir sa fille. Et maintenant que leur petite fille est avec eux, il disait son étonnement de voir à quel point elle ressemblait bel et bien à la description qu'il avait fait d'elle dans le texte de la chanson, alors qu'elle était encore dans le ventre de sa mère. C'est une belle chanson qui ouvre l'album.
Après avoir entendu la mélancolique chanson de Pisano "Se parla e Napule", et la chanson populaire "Marechiare" de di Giacomo, vivace, enjouée et dansante, l'extraordinaire piste suivante nous amène au très beau, poignant et mélodieux "Core 'ngrato" (Coeur ingrat) de Cordiferro, l'une des meilleures chansons de tout l'album.
Par la suite c'est une délicate et élégante interprétation du célèbre "Torna a Surriento" (de Curtis) qui nous est offerte en piste 5. Nous sommes habitués à la version de Pavarotti, mais la version de Roberto mérite elle aussi le détour, dans sa livrée plus douce et moins criarde. Wouah! Si ce n'était pour tous ses autres titres phénoménaux, celui-ci justifierait à lui seul l'achat de cet album.
Retour à la danse, les amis ! On retrouve en piste 6 une autre de ces fabuleuses invitations "à l'italienne". Celle qui vous entraîne à déguster le vin local lors d'un grand repas dominical en compagnie de la famille élargie au grand complet, et à s'égayer au son du joyeux: "Come facette Mametta" (de Capaldo).
Ce qui s'en suit est une authentique célébration de la Sicile, également très convaincante : "Etna (Sicilia focu e sangu)" de Frédérico Alagna. Majestueuse évocation ; cette chanson nous rappelle un peu "Granada" , montrant à quel point c'est un peu la même âme que l'on retrouve d'une rive à l'autre de la mer Méditerranée.
La chanson n°8 est à nouveau l'œuvre de Frédérico Alagna , une chanson poignante sur un amour blessé, "Amuri feritu", permettant à Roberto de jouer avec sa voix comme s'il était en larmes. Très beau, et encore une fois, l'un des meilleurs titres de l'album.
Frédérico nous régale une fois de plus de l'une de ses compositions mélodieuses : "Scetate", une chanson lente et profonde qui évoque des souvenirs chéris. Sublime ! Faut-il le dire à nouveau, qu'elle aussi est une des meilleures chansons de l'album ? Il semble bien qu'elles le sont toutes ! Cet album enchaîne les hits les uns après les autres !
A présent, après les chansons mélancoliques précédentes, Frédérico s'essaye à ce que nous appellerons les chansons qui font danser : au tour de "Napolitanella" écrite dans le style d'une Tarantelle. Très agréable ! (Nous en sommes à la piste 10 maintenant). Ce jeune compositeur contemporain prouve qu'il peut créer des chansons napolitaines traditionnelles aussi bien que les vieux maîtres !
Auditeurs : je sais que vous l'attendez, et bien vous l'aurez : "O sole mio" de Capurro - figure en piste 11. Mais préparez-vous à une grosse surprise ! L'interprétation de Roberto est très originale et extrêmement belle, avec un phrasé revisité, et encore une fois très délicate et intime. Une autre écoute absolument indispensable, et une autre bonne raison pour à elle seule justifier l'acquisition de l'album ! Oh mon dieu, c'est trop beau !
La piste 12 nous amène à une autre chanson très connue, "Funiculì funiculà" de Denza. Celle-ci est plutôt chantée comme nous en avons l'habitude, avec quelques variations.
La piste 13 porte une chanson d'amour composée par Frédérico Alagna, "Tu si da mia" - jouée comme une sérénade avec un accompagnement de guitare, et une fois de plus, très réussie. Frederico Alagna est décidément un grand compositeur !
"I 'te vurria vasà" de di Russo est le titre suivant, une chanson grandiose et larmoyante (dans le bon sens du terme) de 4 minutes qui plaira sûrement.
Nous arrivons à la piste 15. Je commence à être triste parce que l'album touche à sa fin. Bien sûr, je pourrai le réécouter encore et encore, mais je savoure les surprises. Frédérico Alagna réitère la Tarantelle : "Sicilianedda (Tarantella prisintusa)" - et c'est génial.
La chanson traditionnelle "I te voglio bene assaje" est une autre sérénade que Roberto chante piano, piano à certains moments, puis forte ensuite ... du plus bel effet.
Hélas, on en arrive au dernier titre. La piste 17 est l'œuvre de David Alagna (l'excellent compositeur de l'opéra Le Dernier Jour d'Un Condamné ") et elle s'intitule" Libertà "- Elle clôture l'album de la façon la plus appropriée, étant donné qu'il s'agit là encore d'une des plus belles plages de l'album, avec son bel arc mélodique .
28/01/2018
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