Roberto Alagna

INTERVIEW PRESSE | LE FIGARO 26/11/2015 | "Finie la comédie !" | Extraits de l'interview recueillie par Thierry Hillériteau, à lire dans son intégralité dans l'édition d'aujourd'hui du FIGARO !
*****************************
PRESS INTERVIEW | LE FIGARO 26/11/2015 | "The comedy is over!" | Excerpts from the interview by Thierry Hillériteau, to be read in its entirety in today's release of the FIGARO! 

<<<<<<<<<< EXTRAITS >>>>>>>>>>

"Le Cid de Massenet et Le Roi Arthus de Chausson à l’Opéra de Paris en 2015. Lohengrin à Bayreuth en 2018. Des engagements et des prises de rôle dans le monde entier, du Met de New York à Covent Garden, en passant par les Chorégies d’Orange. Le ténor Roberto Alagna regorge de projets à l’opéra. Son dernier album, exclusivement constitué d’airs lyriques qu’il n’avait encore gravés (du légendaire Paillasse au rare Sigurd de Reyer), témoigne de l’évolution d’une voix qui n’a rien perdu de son pouvoir de séduction, mais a gagné en maturité et en couleur dans le médium grave."

> A propos du CD : 

"Même si le titre de l’album, Ma vie est un opéra, peut sonner comme un bilan de fin de carrière, c’est tout le contraire. Ce disque, je l’ai voulu comme l’illustration d’une page qui se tournait. D’un nouveau chapitre"

"J’ai voulu m’entourer de gens en qui j’avais toute confiance, qui me connaissent et ont vu ma voix évoluer. Yvan Cassar à la direction d’orchestre, parce que c’est un arrangeur de génie, un touche-à-tout qui connaît l’harmonie et la structure des orchestres. Mais aussi un musicien de formation classique, qui a eu son premier prix de conservatoire avec La Bohème."

> A propos des prises de rôles nouvelles et des choix de répertoire : 
"La mise en danger est mon carburant. Je suis quelqu’un de timide de nature. [...] Parfois, lorsque je songe à tout ce que j’ai pu lire sur mes prises de rôle, je me dis que j’ai bien fait de ne pas les écouter. Car si je l’avais fait, je n’aurais jamais rien chanté : aucun rôle n’était pour moi. Je ne citerai qu’un exemple, lorsque j’ai fait Don Carlo au Châtelet. On m’a tellement massacré avant, que j’ai failli annuler. Aujourd’hui, on m’en parle comme d’un sommet de ma carrière."

"Bayreuth, ce n’est pas une prise de rôle que je prends à la légère. Pour vous dire, Bayreuth a plus confiance que moi. J’y ai longuement réfléchi. J’ai même joué ma diva, en négociant d’arriver plus tard sur les répétitions car je chanterai juste avant à Covent Garden. Je voulais m’assurer qu’ils ne voulaient pas un coup médiatique."

"J’aurais dû chanter tous ces rôles lourds plus tôt. Par le passé, on ne se posait pas la question de savoir si un Mozartien avait le droit de chanter Puccini. Prenez Pavarotti ! Cela traduit l’évolution du métier. Aujourd’hui, il y a plus de gestionnaires intelligents que de chanteurs nés. Exception faite de Placido Domingo, bien sûr."

<<<<<<<<<< EXCERPTS-TRANSLATION >>>>>>>>>>

> About the CD:

"Although the title of the album, "My life is an Opera", may sound like a summing up of a career, it is quite the opposite. This record, I wanted it as an illustration of turning a page of the story. And starting a new chapter "

"I wanted to surround myself with people I fully trust, who know me and have seen my voice change. Yvan Cassar for conducting, because he is a brilliant arranger, a "jack-of-all-trade" and multi instrumentalist who know the harmony and the structure of orchestras. But also a classically trained musician, who won his Conservatory First Prize with La Boheme."

> About his role debuts and choices of Repertoire: 

"The endangerment is my fuel. I am of timid nature. [...] Sometimes when I think of everything I've read about my role debuts, I tell myself that I was right not to listen, because if I did, I would never sang anything: no role was for me! To give just one example, when I performed Don Carlo at the Chatelet . I was so sharply castigated before, that I almost canceled. Today, it is talked about as a climax in my career. "

"Bayreuth, It's not a role debut that I take lightly. Quite frankly, they are more confident than I do. I have thought long and hard. I even played my diva, negotiating to arrive later in rehearsals because I will sing just before in Covent Garden. I wanted to make sure they did not want just a media stunt. "

"I would have sung all these heavy roles earlier. In the past, nobody questioned whether a Mozartian singer had the right to sing Puccini. Look at Pavarotti! This reflects the evolution of the profession. Today there are more "good managers" than "born singers". Placido Domingo excepted, of course. "