Carmen - Bizet - Londres
Oeuvre
Carmen
Opéra-Comique en 4 actes de Georges Bizet
Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy d'après la nouvelle de Mérimée
Création à l'Opéra Comique de Paris, le 3 mars 1875
Calendrier
03 octobre 2009
06 octobre 2009
10 octobre 2009
13 octobre 2009
17 octobre 2009
21 octobre 2009
24 octobre 2009
Distribution
Mise en scène : Francesca Zambello
Décors : Tanya McCallin
Lumières : Paule Constable
Chorégraphie : Arthur Pita
Carmen : Elina Garanca
Don José : Roberto Alagna
Micaëla : Liping Zhang
Escamillo : Ildebrando d’Arcangelo
Frasquita : Eri Nakamura
Mercédès : Louise Innes
Le Dancaïre : Adrian Clarke
Le Remendado : Vincent Ordonneau
Moralès : Changhan Lim
Zuniga : Henry Waddington
Lillas Pastia : Caroline Lena Olsson
Un guide : Anthony de Baeck
Direction musicale : Bertrand de Billy
Chœurs et orchestre du Royal Opera House, Covent Garden
Revue de Presse
The Times - Richard Morrison - 5 octobre 2009
Gordon Brown a peut-être tout gâché, mais le Royal Opera House a toujours The Sun de son côté. Après l'expérience de l'année dernière, Covent Garden était à nouveau rempli de lecteurs de ce journal samedi.
Ils en ont certainement eu pour leur argent en matière de frissons vocaux et visuels, même si la mise en scène conventionnelle de Francesca Zambello (vue pour la première fois en 2006) n'offre pas vraiment de nouvelles perspectives radicales sur la femme fatale de Bizet. On pourrait faire plusieurs productions d'Oliver ! à partir des rangs des gamins souriants. Et puis il y a les danseurs de flamenco qui exhibent leurs culottes, les toréadors machos, les matadors musclés, les picadors qui se pavanent et les je-ne-sais-quoi d'autre. Il est dommage que le petit taureau blanc de Tommy Steele ne fasse pas partie de la parade, mais le bétail rassemblé comprend plusieurs poules, un âne et un étalon noir sur lequel Escamillo fait son entrée. C'est un bon acteur, lui aussi. Le cheval, je veux dire.
La Carmen d'Elina Garanca en dit long sur le fait que, même en concurrence avec cette ménagerie, elle domine chaque scène. Il faut dire que la jeune Lettone est éblouissante. Voici une Carmen dont la capacité à réduire les hommes forts en gelée est totalement crédible. Mais elle possède aussi une voix riche et vibrante, de la note la plus grave à la plus aiguë, capable de lancer un défi méprisant avec une puissance fulgurante. Ce qui lui manque, c'est un brin de sauvagerie terrestre. Elle cogne et broie sa Habanera de manière assez sexy, mais on ne sent jamais vraiment qu'il y a un tigre à l'intérieur de cette miss froide, contrôlée et plutôt moderne.
J'ai aimé le Don José de Roberto Alagna, cependant. Il est maintenant à la mode de jouer le caporal susceptible comme un psychopathe jaloux, incapable de contrôler sa colère. Alagna, de façon plus intéressante, le dépeint comme une mauviette éprise, progressivement mais complètement brisée par Carmen.... On ne peut nier la formidable angoisse de son chant.
Ildebrando D'Arcangelo se pavane avec assez d'efficacité dans le rôle d'Escamillo, bien que sa chanson du Toréador n'ait pas beaucoup de punch ; peut-être que le cheval aurait dû la chanter. Mais il y a une Micaëla charmante, aux tons argentés, de Liping Zhang et une délicieuse Frasquita et Mercédès d'Eri Nakamura et Louise Innes.
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